Alors que le Congrès sur l’eau et le developpement 2023 s’ouvrait à Kigali le dimanche 10 decembre, les responsables ont declare que le changement climatique etait « le plus grand » obstacle à l’accès universel à l’eau et à l’assainissement dans les pays developpes et en developpement.
Le congrès organise par l’Association internationale de l’eau (IWA), le gouvernement rwandais et le Water and Sanitation Corporation Group (WASAC) a attire jusqu’à 1 000 delegues, parmi lesquels des decideurs politiques, des societes de services d’eau, des universitaires et des technologues ainsi que des acteurs du secteur prive et de la societe civile.
Cela se produit alors que 26 pour cent de la population mondiale (deux milliards de personnes) n’ont pas accès à l’eau potable et que 46 pour cent (3,6 milliards de personnes) n’ont pas accès à un assainissement gere en toute securite, selon les Nations Unies.
« Cette edition du congrès arrive au bon moment, alors que les economies developpees et en developpement sont confrontees aux problèmes d’un approvisionnement en eau inadequat, de services d’assainissement inadequats, de problèmes de changement climatique, de manque de gouvernance appropriee des masses d’eau et de ressources d’investissement insuffisantes pour accelerer infrastructures d’eau et d’assainissement », a declare le ministre de l’Infrastructure Jimmy Gasore, alors qu’il ouvrait la conference de cinq jours.
« Face à la situation actuelle du changement climatique, nous sommes appeles à travailler ensemble et à definir des solutions pour proteger cette noble ressource qui est le moteur du developpement à differentes echelles. »
Gasore a declare que l’eau est « le bien commun mondial le plus precieux de l’humanite » qui est necessaire à la production d’energie, à l’agriculture, à la sante et à d’autres secteurs cles et qu’elle devrait être au centre de l’agenda politique mondial.
« L’accès à l’eau potable et à un assainissement adequat est un droit humain, au même titre que le droit à l’alimentation et à un environnement propre et sain. Il est de notre obligation commune de faire respecter ces droits pour tous », a-t-il declare.
Le president de l’IWA, Tom Mollenkopf, a declare que le changement climatique est le principal problème auquel sont confrontes l’approvisionnement en eau et l’assainissement.
"Les grands problèmes lies à l’eau n’ont malheureusement pas change ces dernières annees", a declare Mollenkopf. "Au plus haut niveau - et les gens commencent à en avoir assez d’en entendre parler car il s’agit d’un problème veritablement existentiel - ce sont les impacts du changement climatique. C’est l’un des plus grands defis auxquels nous sommes confrontes."
Le deuxième, a-t-il dit, est la lenteur des progrès vers les objectifs de developpement durable (ODD) des Nations Unies, qui visent un accès universel et equitable à une eau potable sûre et abordable pour tous d’ici 2030.
« Nous sommes loin d’atteindre ces objectifs d’ici 2030 », a declare Mollenkopf.
Un autre problème majeur auquel sont confrontes l’eau et l’assainissement concerne les implications de la croissance demographique, c’est-à -dire la croissance des villes, l’urbanisation et la densification, ainsi que la demande croissante en eau, associee aux problèmes lies aux systèmes d’egouts.
Mollenkopf a appele à une meilleure planification et à des approches flexibles pour construire des systèmes plus resilients.
Une augmentation de 70 pour cent de la demande en eau dans les villes est prevue au cours des trois prochaines decennies, a declare Maimunah Mohd Sharif, directrice executive d’ONU-Habitat.
Les estimations montrent que d’ici 2050, 1,9 milliard de citadins vivront avec des penuries saisonnières d’eau, a declare Sharif.
« Le changement climatique aggrave encore les problèmes lies à l’eau », a-t-elle declare.
"La bonne nouvelle est que 75 pour cent des villes et des infrastructures qui devraient être utilisees d’ici 2050 n’ont pas encore ete construites", a note Sharif, ajoutant que cela offre l’opportunite d’agir maintenant en fournissant de nouvelles solutions qui pourront être adoptees assez tôt pour conduire un changement transformateur.
Elle a exhorte les participants au congrès à placer l’accès et la gestion de l’eau au cÅ“ur du processus de planification urbaine et territoriale.
Le Congrès de l’IWA sur l’eau et le developpement est le deuxième à être organise en Afrique après le Kenya en 2013.
Alors que 82 pour cent des menages rwandais avaient accès à l’eau potable en 2022, et que le gouvernement vise 100 pour cent d’ici 2024, l’IWA affirme qu’il existe des pratiques que d’autres pays peuvent apprendre du Rwanda.
Lors du congrès, qui se terminera le 14 decembre, jusqu’à 100 exposants devraient presenter leurs produits et solutions aux problèmes d’eau et d’assainissement.
Tanga igitekerezo