Le premier Président de la Cour suprême après le genocide, Jean Mutsinzi, décédé à 81 ans
Le premier Président de la Cour suprême après le génocide, Jean Mutsinzi (Sur la photo avec l’ancien président Tanzanien, Jakaya Kikwete), est décédé jeudi matin à l’hôpital King Faisal après une courte maladie.
Cela a été confirmé par des sources familiales, qui ont déclaré avoir été admis à l’hôpital de Kigali il y a deux jours, après avoir développé des complications non précisées. Il avait 81 ans.
Mutsinzi, un avocat accompli, a dirigé l’appareil judiciaire du pays durant la période la plus difficile qui a suivi le génocide de 1994 contre les Tutsi.
Pendant ce temps, des dizaines de milliers de personnes étaient en prison pour leur rôle dans le génocide, avec si peu d’officiers de justice capables de dépenser la justice tant attendue pour les survivants du génocide.
Les juges, les procureurs et les avocats étaient morts, en prison pour génocide ou avaient fui le pays.
Après avoir purgé sa peine, M. Mutsinzi a été nommé juge à la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples, dont il assumera ensuite les fonctions de président pour un mandat de deux ans.
On se souvient également de Mutsinzi pour son travail à la tête d’une commission indépendante d’experts chargée d’enquêter sur l’abattage de l’avion qui transportait l’ancien président Juvenal Habyarimana en avril 1994.
L’équipe chargée de l’enquête, connue sous le nom de Commission Mutsinzi, a été mandatée par un décret du Premier ministre pour «établir la vérité sur les circonstances de l’écrasement de l’avion Falcon-50, immatriculé 9XR-NN, le 6 avril 1994».
Il a été institué en 2007 et a présenté son rapport en 2009, après avoir interrogé près de 600 témoins qui ont soit observé ce qui s’était passé, soit obtenu des informations directement liées à l’attaque de l’avion.
La commission Mutsinzi, qui a également fait appel à la balistique et à d’autres experts du Royaume-Uni, a conclu que l’attaque était un travail interne et l’analyse a établi que le missile qui a abattu l’avion provenait clairement des positions de défense de l’ex-FAR - l’ancienne forces gouvernementales.
Ces conclusions ont ensuite été corroborées par une autre enquête des juges français, les juges Marc Trévidic et Nathalie Poux.
Les conclusions de Mutsinzi et de Trévidic ont toutes deux réfuté les allégations d’un autre juge français, Jean Louis Bruguiere, affirmant que les combattants de l’Armée patriotique du Rwanda avaient joué un rôle déterminant dans le tir de l’avion.
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